Ludivine Bultel, Arnaud Souquet, Alexia Trévisan : trois membres à part entière de l’élite du DFCO depuis 2015. Au garçon, nous avons demandé comment il perçoit le foot féminin, et aux filles ce qu’elles pensent du jeu de leurs homologues masculins. Echanges sur un banc de la salle de musculation – pour une fois partagée – du club dijonnais.
Personnellement, quels sont vos tout premiers souvenirs de foot ?
AS : Comme beaucoup d’autres garçons, ce sont les parties pendant la « récré » à l’école, sur le goudron avec un ballon en mousse…
LB : Vers 12 ans, au bas de l’immeuble de ma cité dans le Nord… J’étais la seule fille à jouer avec les garçons, que des garçons !
AT : A l’école aussi, avec mon petit frère, mais surtout dans le quartier : le football de rue est ouvert à tout le monde, au contraire des clubs où la mixité n’est possible que jusqu’à 13 ans.
Qu’est-ce que le foot féminin possède de plus que le foot masculin ?
AS : A défaut de la puissance physique, je dirais un certain touché de balle et le sens du jeu collectif, même si les écarts de budgets, de moyens et d’expérience sont trop importants pour pouvoir vraiment les comparer en fait. Mais après avoir vu jouer les filles du DFCO, je peux vous dire que le foot féminin ne manque pas d’intensité : accrochages, coups violents, crachats… c’est en réalité beaucoup plus engagé qu’on croit.
LB : Une certaine fraicheur et un meilleur état d’esprit, plus désintéressé. Alexia et moi, on a la chance de pouvoir vivre de notre foot et de profiter d’un contrat de formation en parallèle, mais ce n’est pas le cas de toutes les joueuses de l’équipe. « Les garçons vivent de leur passion ; les filles, c’est leur passion, mais elles n’en vivent pas », comme dit notre coach Samuel Riscali.
AT : De la finesse, de la complexité, de la psychologie… Les joueuses ont besoin de plus d’écoute, plus d’explications, plus de dialogue avec le coach, qui doit savoir gérer les susceptibilités de chacune. De leur côté, les garçons sont plus dans l’action, même si certains sont les rois de la simulation. Nous au contraire, on manque parfois de vice, mais on préfère laisser ça aux mecs !
Cette saison, comme son homologue masculine, l’équipe féminine du DFCO a joué les premiers rôles en D2 nationale, et pourtant on en entend à peine parler. Injuste ?
LB : Absolument pas, au contraire : l’équipe masculine est la locomotive du club qui tire tout le monde derrière elle. Et nous, on profite pleinement de cette dynamique, autant que des infrastructures du club mises à notre disposition.
AT : Et puis la montée des garçons en L1 va changer le regard porté sur le club, par nos adversaires notamment. On peut leur dire merci !
Fiche d’identité :
Ludivine Bultel : née en 1989 à Hénin-Beaumont (62), cette attaquante a évolué en équipe de France (U19, U20, France B) et dans les clubs norcistes d’Hénin-Beaumont (D1), Arras (D1) et Rouvroy (D2) avant d’intégrer le DFCO.
Arnaud Souquet : née en 1992 à Paris, ce latéral droit formé à Lille (59) a porté le maillot des équipes de France de jeunes (de U16 à U20 et du Poiré-sur-Vie en Vendée (National) avant d’enfiler le casaque rouge du DFCO.
Alexia Trévisan : née en 1990 au Creusot (71), cette défenseure centrale formée au RC Flacé-Mâcon (71) ex-internationale militaire, compte 92 matchs de D1 (à Yzeure puis Albi) à son arrivée à Dijon l’an dernier (n’a pas joué depuis à cause d’une opération des ligaments croisés du genou)