Anne-Françoise Morin et Sarah Cimarosti placent la sophrologie au coeur de la dégustation. Une formule testée en douceur avec une béotienne, Céline Balan, une représentante de la maison Bichot, Isabelle Philippe et le grand spécialiste du vin qu’est Jacky Rigaux. Pas inintéressant…
La première est sophrologue, la seconde oenologue. Anne-Françoise Morin et Sarah Cimarosti ont très vite compris, en croisant leurs expériences respectives, que la découverte du vin et l’état de conscience modifiée (une formule qui définit la sophrologie) ont en commun de mettre les sens en éveil. D’autant que ces deux disciplines, pour être bien maîtrisées, nécessitent un minimum d’entrainement. Divini est ainsi né. Ce concept place la sophrologie en amont et au coeur de la dégustation. « Il permet de focaliser sur ce que vous faites, cela n’a rien de thérapeutique », prévient Anne-Françoise, « on le fait pour le plaisir ». Femmes en Bourgogne a donc invité trois « cobayes » d’horizons divers : le psychologue et expert du vin Jacky Rigaux, la représentante de la maison Bichot Isabelle Philippe et une infirmière totalement étrangère au monde du vin Céline Balan. La séance se passe dans l’isolement d’une pièce de la Gentilhommière, chez René Pianetti à Nuits-Saint-Georges. Anne-Françoise propose à ses invités de fermer les yeux et de se laisser aller. Progressivement, d’une voix douce, elles les conduit vers une nouvelle approche de la dégustation. Le toucher du verre, l’odeur, un premier nez, puis un deuxième nez, quelques mots clés pour saisir l’intensité, le toucher, la complexité, la profondeur : le vin servi dans un silence monacal par Sarah doit alors devenir le seul objet de l’attention des dégustateurs. Lentement toujours, sans brusquer les choses, on ouvre les yeux pour apprécier la robe, le brillance ou la limpidité du breuvage. Puis on en parle.
D’UN VOYAGE À L’AUTRE
« Je n’aurais pas fait comme ça », admet Jacky, inconditionnel promoteur de la dégustation géo-sensorielle, laquelle commence par la vue et la salivation avant de chercher le nez, « mais cette approche de la dégustation par la sophrologie permet, c’est incontestable, de favoriser sa concentration, c’est une vraie valeur ajoutée. » Plus radicale mais honnête dans son propos, Céline ne cache pas son scepticisme : « Habituellement, je ne crois pas en la sophrologie. » Selon l’infirmière qui exerce son métier dans un service traumatologique de Nice (elle a connu les tragiques événements du 14 juillet), « le bruit de fond de la musique d’ambiance et le clic du photographe ont fait passer le vin en second plan… mais je comprends que cela puisse fonctionner avec d’autres. » Dès qu’il s’agit de concentration, tout le monde ne voyage donc pas de la même façon. Ce que confirme Isabelle, curieuse de (re)découvrir ainsi et à l’aveugle les vins de sa maison, une appellation régionale de belle facture (Secrets de famille) et un vosne-romanée. Peu importe le flacon, la professionnelle du vin retient qu’après avoir été « perturbée dans (s)es gestes au début de la séance », cette méthode lui a permis une approche plus fine et plus centrale de la dégustation. Mais comme rien ne remplace le vécu, on vous invite à prendre contact avec Sarah et Anne-Françoise et à constater par vous mêmes, que la sophro-dégustation vous veut du bien…