Au cœur de l’hiver, encore plus que le reste de l’année, les routes de Côte-d’Or sont sous haute surveillance. Les agents d’exploitation du Conseil départemental veillent à notre sérénité sur les routes. Direction Auxonne, où nous attend Marlène Maignan.
Par Michel Giraud
Photo : Philippe Gillet / CD21
Elles sont trois, au Département de Côte-d’Or, à faire partie des équipes d’exploitation des routes. Marlène est de celles-là. Une femme dans un univers plutôt masculin. Et alors ? « Peu importe, résume la trentenaire, qui assume ses choix de carrière. C’est vrai que mon parcours est atypique. J’ai fait un bac Génie civil, une école d’architecture, avant d’intégrer la Direction Départementale de l’Equipement en 2004 comme dessinateur-projeteur des plans de routes. » Un poste qu’elle continuera d’occuper en 2007 lorsque, décentralisation oblige, elle rejoint les services du Conseil départemental.
Permis poids lourd
C’est véritablement en 2016 qu’elle entame une nouvelle vie professionnelle : « Je suis fille d’agriculteur, j’ai toujours été attirée par l’extérieur. Entre 2012 et 2014, nous avons, avec mon mari et l’aide précieuse de mon papa construit seuls notre maison. J’ai toujours aimé le travail manuel. Aussi, quand les bureaux d’Auxonne ont été fermés, j’ai franchi le pas. Une sorte de déclencheur. On m’a proposé de muter, mais j’ai expliqué mon choix et tout s’est très bien passé avec les services de ressources humaines. J’ai passé mon permis poids lourd, et j’ai intégré l’exploitation des routes en 2016. » Aujourd’hui, le quotidien de cette fonceuse, c’est le fauchage, l’entretien des aires de repos et des ouvrages d’art, le déneigement en hiver, ou encore la chasse aux nids de poules. « Notre rôle est essentiel, tourné vers la sécurité des usagers. Ça aussi, ça compte dans l’attrait du métier. Ces deux années de travail m’ont confortée dans mon choix de sortir des bureaux. »
Et les collègues dans tout ça ? « Nous sommes une équipe de cinq agents, et aucune différence n’est faite entre hommes et femme. En réalité, ce n’est pas un métier qui demande de la force au quotidien, de fait il est accessible à tout le monde. C’est vrai qu’on travaille à la pelle, avec des engins de fauchage, mais ce n’est vraiment pas un frein. Et quand je n’ai pas assez de force pour manipuler des charges lourdes, j’ai des collègues toujours très dévoués ! (sourires) »
Plaisir intact
Une équipe soudée qui œuvre de la limite du Jura à Soirans, d’Echenon à Lamarche-sur-Saône, dans une diversité de taches qui fait la différence dans l’esprit de Marlène. « Tous les matins, je fais avec un plaisir intact le trajet qui sépare Auxonne de mon domicile dans le Jura. Les astreintes (ndlr, une semaine par mois en hiver) sont facilement gérables, même avec une vie de famille. Ce poste de terrain correspond pleinement à mon souhait de sortir de la routine, d’évoluer au grand air. »
Ce jour-là, c’est vers la réserve des Maillys, dont ils ont aussi la charge, que Marlène Maignan et ses collègues s’apprêtent à partir. Camion chargé, sourire aux lèvres. Et la preuve par l’image que les barrières professionnelles hommes-femmes découlent parfois d’idées reçues. La Côte-d’Or a le droit d’en être fière !