Anne Fornier sensibilise – parfois au péril de sa vie – les institutions internationales aux dangers que représentent les volcans. Dans le monde, 500 millions de personnes vivent en effet en zones volcaniques actives. Anne a créé sa fondation, volcanofoundation.org.
On aurait tort de croire que les éruptions volcaniques appartiennent à un passé mythologique, voire à une géographie éloignée de nos côtes et de nos villes. Non loin de la France, en Méditerranée, il existe de nombreux volcans qui pourraient nous rappeler à une triste réalité. Prévenir de leurs dangers, c’est la mission de Volcano Active Foundation (volcanofoundation.org), une fondation créée par la volcanologue et lanceuse d’alerte française Anne Fornier.
Cette aventurière de l’extrême, brillante disciple d’Haroun Tazieff, se bat depuis des années pour sensibiliser les décideurs politiques, les institutions internationales et les acteurs du monde économique aux risques encourus. Une éruption volcanique, et ce sont en effet des milliers de victimes, des infrastructures sociales réduites en cendres. Des centaines de millions d’euros de dégâts. Pourtant, à l’heur où l’environnement est devenu un enjeu prioritaire pour la planète et la survie de nos sociétés, on en parle bien trop peu.
Chevelure dorée, Regard déterminé, silhouette que l’on dirait sculptée dans le marbre, Anne Fornier se confie sur le sens de son engagement : « Il y a 1550 volcans actifs dans le monde, dont 96 sont en activité. A chaque minute, 26 d’entre eux peuvent entrer en éruption, sachant que plus de 500 millions de personnes vivent en zones volcaniques actives, parfois sous la menace de dangers liés à une éruption, mais aussi en étant exposés à des gaz toxiques, à des poches de CO2, ou encore à des pluies acides (…). La seule paralysie du trafic aérien causée par des nuages de cendres volcaniques peut coûter des centaines de millions de dollars aux compagnies. Si par exemple l’Etna entrait dans une phase active très forte, on pourrait s’attendre à des dégâts considérables, qui impacterait l’ensemble du bassin Méditerranéen (…). Tout le monde est donc concerné ”.
Qu’il s’agisse de Santorin, du Vésuve ou du parc naturel de la Garotxa, mais aussi du Congo et du Soudan où elle se rend régulièrement, parfois au péril de sa vie, Anne Fornier ne ménage pas sa peine. En Grèce, en Italie ou en Catalogne où elle a installé le siège de son organisation – comme à l’autre bout de la planète -, la chercheuse ne ménage pas sa peine pour anticiper les risques, apporter le conseil scientifique des spécialistes avec lesquels elle travaille, sensibiliser les populations locales vivant dans des zones volcaniques, et améliorer leurs conditions de vie en leur permettant de créer des systèmes économiques autonomes. A l’heure où la planète est en danger, il faut l’écouter et supporter sa fondation. “Les volcans sont à l’origine de la vie sur Terre. S’en préoccuper, c’est se préoccuper de notre futur, de l’avenir de nos enfants » conclue la spécialiste, qui est aussi mère de famille.”