Sport connu pour ses troisièmes mi-temps, le rugby exige pourtant de ses joueurs de haut niveau qu’ils suivent un régime alimentaire équilibré et adapté. Un régime qui n’interdit pas toutefois quelques temps de plaisir gourmand.
Quand il s’agit de bien se nourrir, David Odiete en connaît un rayon. Ancien international italien qui a notamment joué lors du tournoi des 6 Nations de 2016, l’ailier arrière, qui joue sa deuxième saison au Stade Dijonnais, a passé, le 10 mars, son dernier diplôme universitaire en sciences de l’alimentation pour devenir nutritionniste. À 28 ans, cet Italien originaire de Reggio Emilia (ville jumelée à Dijon) aime évidemment les pâtes, « mais pas tous les jours » ! « L’important, c’est d’avoir un régime alimentaire équilibré, assure-t-il. Beaucoup de glucides (pâtes, riz, pommes de terre), pas trop de viande ni de produits laitiers, des compléments alimentaires protéiniques pendant les longues journées d’entraînement… » Martin Poelaert, le préparateur physique du Stade Dijonnais, donne précisément des recommandations de cette nature aux joueurs en début de saison. « Sachant qu’un régime doit surtout être adapté à chacun, ajoute-t-il. J’ai un joueur de 76 kilos, un autre de 137 : ils ne mangent évidemment pas la même quantité. Certains ont besoin de prendre du muscle, d’autres moins. Les avants ont peut-être besoin d’apports un peu supérieurs en protéines et en gras car ils sont plus sensibles à la dopamine. Les plus stressés avaleront davantage de glucides pour secréter davantage de sérotonine. »
Il est certain que, de manière générale, le régime doit afficher une bonne teneur en glucides et en protéines. Il ne faut pas pour autant négliger les légumes et les légumineuses, qui apportent de précieux micronutriments. Finalement, il n’y a pas tant d’interdits que cela. Haro, toutefois, sur les produits tout faits, les aliments trop sucrés et l’alcool. « Mais les gars sont tous bien conscients de cela. Ils savent qu’ils ont besoin d’un régime adapté à leur morphologie et qui leur permette de réussir quatre journées d’entraînement hebdomadaires. » Quelle que soit leur culture alimentaire d’origine – au Stade Dijonnais évoluent des garçons français bien sûr mais aussi britannique, néo-zélandais, sudafricain ou côte-d’ivoirien.
Savoir retrouver la convivialité
Mais alors, quid des « repas plaisir » ? Peut-on faire une entorse à ce régime de sportif de haut niveau ? « Les veilles de jour off, oui bien sûr, reconnaît David Odiete. On s’autorisera un apéritif ou un gâteau. L’important, c’est d’avoir un régime équilibré à l’échelle de la semaine, un petit écart est toujours possible. » Et notamment pendant les fameuses troisièmes mi-temps. « Il y a une culture festive et conviviale dans ce sport, on est obligé d’en tenir compte, confirme Martin Poelaert. L’important, c’est le continuum, c’est le fait que 90 % des repas pris soient des repas sains. Mais évidemment qu’il faut rester ouvert. »
Hors de question en revanche de s’autoriser un écart la veille d’un match. Et, lors d’un déplacement, le matin à l’hôtel, les joueurs sauront choisir les aliments recommandés par le préparateur physique au buffet du petit-déjeuner. Mais quand arrive le moment de relâcher la pression, Martin Poelaert sait que, selon leurs goûts, certains vont aller au fast food, d’autres miseront sur l’apéro, d’autres ne résisteront pas au sucre. « L’important, c’est d’être bien dans son corps certes, mais aussi dans sa tête, souligne David Odiete. Nous ne sommes pas des machines. Des temps de plaisir personnel conditionnent aussi la qualité de vie et donc l’efficacité sur le terrain. » Martin Poelaert confirme : jouer au plus haut niveau, c’est finalement savoir rester raisonnable tout en s’accordant le plaisir nécessaire pour se façonner un bon mental.
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