À l’automne, le circuit Dijon-Prenois organise le Challenge des Amazones. Laëtitia, la sportive de la rédaction, s’est inscrite à cette course de karting réservée aux femmes. Pour l’entraînement, Femmes en Bourgogne lui a trouvé un coach de luxe : le Dijonnais et champion de France GT3 2009, Philippe Gaillard. Le meilleur atout pour une partie de kart !
Par Laëtitia / Photos : Jonas Jacquel
« Salut Laëtitia. Ça te dirait de faire une course de karting ? De toute façon, on t’a déjà inscrite… » Voilà comment les filles de la rédaction m’ont fait comprendre qu’il y avait un challenge à relever. Je ne suis du genre à refuser, mais bon, la dernière fois que j’en ai fait, c’était il y a 5 ans ! « T’inquiète, on t’a trouvée un coach », qu’elles m’ont dit. La classe ! « Faut pas te rater, tu vas quand même porter les couleurs du magazine ! » Voilà qu’on me met la pression, à 7 mois de la course…
Philippe, sacré gaillard
On me présente le Gaillard, Philippe de son prénom, champion de France de Porsche Supercup 2008 et de GT3 en 2009. Quand même ! J’apprends qu’il a été l’équipier de David Halliday en 2014 au sein du Sébastien Loeb Racing, le team du nonuple champion du monde des rallyes. Je suis entre de bonnes mains. Grand, affuté, combinaison frappée de nombreux sponsors… Pas de doute, je suis bien avec un vrai pilote. Me voici donc à ses côtés un dimanche matin, dans le frais début de printemps, sur le circuit de kart de Prenois. François, le responsable, a fait les choses bien en privatisant la piste. Les installations sont impressionnantes : 1,3 kilomètre homologué pour les compétitions internationales, de magnifiques stands… le décor est planté !
Je bredouille à mon coach : « Tu sais, je ne suis pas du tout une spécialiste… » Il me rassure, me dit qu’il a fait peu de karting dans sa carrière, qu’il va apprendre des choses lui aussi à mesure de nos séances d’essai. « Ce qu’il faut, c’est simplement être à l’écoute. Pour le reste ça va venir naturellement. » Facile à dire, je crois qu’il n’a pas conscience de mon niveau…
An-ti-ci-per !
Premier briefing. Rappel des consignes de sécurité. J’enfile mon casque, m’installe dans le baquet d’un beau kart et me lance dans le grand bain. C’est le cas de le dire : pour ma grande première, la piste est détrempée. « Il ne pleut plus, ça va sécher, pas de stress », me lance Philippe, parti devant moi pour indiquer les trajectoires… Bon, ok ! Je stresse un peu ; Francois a beau me dire que pour mes débuts, il ne va pas enclencher les chronos, je sens bien que je suis observée.
Visière baissée, on oublie tout progressivement. On se concentre. On essaye d’appliquer les conseils. Pas si facile, mais je sens que ça vient. Première session terminée, rapide débriefing. « C’est bien, vraiment, tu as le truc ! Maintenant, ce n’est que de la pratique. Il faut faire corps avec son kart, regarder au loin, et surtout an-ti-ci-per ! Tu dois être bien à l’extérieur avant le freinage, puis enclencher ton virage pour chercher l’intérieur de chaque courbe. » Ça fait beaucoup d’infos à digérer en peu de temps, mais j’ai compris quelques astuces et repars pour une deuxième session. C’est que j’y prends plaisir ! Puis, le tracé est franchement plaisant.
Rendez-vous le 17 novembre
Après mes quatre sessions de 10 minutes, débriefing final. « Bien joué, tes temps sont loin d’être ridicules », me félicite gentiment François. « Tu as gagné 15 secondes au tour entre la première et dernière session. » Je croyais que je n’étais pas chronométrée ! Je commence à comprendre… On veut faire de moins une vraie pilote pour le Challenge des Amazones. Très bien, rendez-vous le 17 novembre prochain !