Animée par l’envie de relever de nouveaux défis, Delphine Kervarec contribue à inscrire l’École des métiers Dijon métropole dans son territoire avant de la conduire, au propre comme au figuré, dans le désert marocain.
Par Nadège Hubert
Photo : Christophe Remondière
Penser et créer la communication et adapter cet univers au monde de la formation, telle a d’abord été la mission de Delphine Kervarec au sein de l’École des métiers. Après des études dans le marketing événementiel à Lyon et un premier emploi dans une agence de communication, cette trentenaire a choisi de renouer avec ses racines en revenant à Dijon. « J’ai redécouvert la ville en 2012 et je ne compte plus la quitter », assure t-elle sourire aux lèvres. Son retour a coïncidé avec une nouvelle vie professionnelle. En intégrant l’École des métiers Dijon métropole en 2014, pour remplacer une future maman, elle ne s’attendait pas à se voir confier un poste encore inexistant. « Il n’y avait pas de volet communication à l’école alors, quand on m’a proposé de tout concevoir, j’ai vu un challenge très motivant. » L’autre défi consistait à faire accepter au personnel de l’établissement la dynamique engagée par Alain Tomzack, alors nouveau directeur du site. Alors que l’école n’organisait que quelques événements annuels, la toute fraîche chargée de communication, rompue à ce genre d’exercice, veut utiliser ce moyen pour donner de la visibilité à l’infrastructure. « Il m’a fallu deux ans pour aller chercher les partenaires et montrer que notre établissement est un véritable acteur de son territoire. » Pendant l’été 2016, les 40 ans de l’école lui donnent l’occasion de l’inscrire dans cette démarche à travers une garden party réunissant 700 personnes. Depuis cette époque, le pôle développement de l’école auquel est rattaché le service de la jeune femme est à l’origine d’une soixantaine d’événements chaque année. « Tous ne demandent pas le même travail et ils s’inscrivent dans un travail d’équipe avec les différentes filières. » Le brunch des halles, le cocktail de la JDA, les remises de diplômes sont autant de moments forts affichant la crédibilité de l’école.
Parmi les défis que Delphine Kervarec a dû relever, 2017 s’inscrit en bonne place. En lien avec l’agence de communication Propulse, elle a contribué à ce que le CFA (centre de formation des apprentis) La Noue devienne l’École des métiers Dijon métropole. « Avec ce nom, nous revendiquons notre mission : un enseignement de qualité, loin du cliché véhiculé, à tort, par le terme “CFA”. » L’institution, dont le campus est entièrement rénové, a opéré un virage majeur qui laisse appréhender l’avenir avec sérénité. Au quotidien, la responsable de la communication travaille à la refonte du site internet, à la création de plaquettes et à la comm’ auprès des quelque 1 200 apprentis et 100 salariés de l’école. Elle met son dynamisme au service de partenariats dont la diversité peut surprendre – avec le festival du film policier de Beaune par exemple. « Je travaille avec les fleuristes, avec les charcutiers ou d’autres filières. On échange sur leurs envies, mes idées et on voit la faisabilité de tout ça. Il n’y a aucune monotonie, on crée sans cesse de nouveaux projets. »
EN ROUTE POUR DE NOUVELLES AVENTURES
Active dans son travail, Delphine Kervarec l’est aussi dans sa vie privée. Toujours en mouvement. Le sport fait partie intégrante de sa vie. Après avoir foulé les terrains de basket, elle coache aujourd’hui l’équipe de sa fille les jours de match. Passionnée de voyage, elle aime se laisser charmer par une ville ou un paysage. Un goût pour la découverte qui a contribué à la lancer sur les pistes du rallye 205 en 2018 avec son acolyte, Linda Barré, directrice adjointe du CFA agricole de Quetigny. « On voulait montrer que, quand on veut quelque chose, il faut s’accrocher pour l’obtenir. Deux femmes n’étaient pas forcément attendues sur ce trophée. » Parmi les 70 équipages engagés, trois seulement étaient féminins. Dix jours d’étape, 3 000 kilomètres au Maroc avec un but humanitaire ont séduit la chargée de communication, qui s’apprête à renouveler l’expérience avec sa co-équipière. En mars, elles devaient reprendre la route pour acheminer des fournitures dans les villages les plus reculés du pays à bord d’une voiture préparée par les apprentis et formateurs de l’École des métiers. Un projet reporté à mars 2021 pour cause de crise sanitaire. « Pour notre premier rallye, nous n’avons eu que des pannes mineures grâce à leur excellent travail de préparation du véhicule. Pour cette nouvelle édition, ils ont encore préparé le véhicule en mécanique, carrosserie et peinture. » Formée aux bases de la mécanique, l’élégante et persévérante trentenaire mettra les mains dans le cambouis si nécessaire. « Je garde en ligne de mire le Rallye des gazelles dans deux ans, si on trouve les partenaires disposés à nous suivre ! » D’ici là, elle a appris à vivre avec plus de simplicité tant sur la course que dans sa vie. « On se rend compte qu’avec pas grand chose on fait naître des sourires. On repense nos habitudes de vie et désormais j’essaie de consommer autrement, de façon plus responsable. »
« Quand on veut quelque chose, il faut s’accrocher pour l’obtenir. »