L’institution touristique dijonnaise s’appelle désormais « Dijon Bourgogne Tourisme
& Congrès » : un nouveau nom pour de nouveaux objectifs. Entretien avec Sladana
Zivkovic, présidente de l’office de tourisme de la Métropole de Dijon.
Femmes en Bourgogne. L’année 2024 a démarré par un changement de nom pour l’office de tourisme, désormais dénommé Dijon Bourgogne Tourisme & Congrès. Pourquoi ce choix ?
Sladana Zivkovic. L’office de tourisme devait se rebaptiser Dijon Bourgogne Tourisme et Congrès en cohérence avec la logique de marque territoriale « Dijon Bourgogne ». Celle-ci est déjà utilisée par Dijon Bourgogne Events (DBE) et Dijon Bourgogne Invest (DBI) respectivement en charge du parc des expositions et de l’attractivité. Nous avons également accolé le mot « congrès » puisqu’un nouveau bureau des congrès se structure au sein de l’office de tourisme.
L’année 2022 a officialisé le retour du tourisme, 2023 a concrétisé cette reprise. Combien de visiteurs ont été accueillis par les différents points d’accueil l’année dernière ?
Nous avons enregistré plus de 280.000 visiteurs en Ils étaient 257.000 en 2022 et 254.000 en 2019. Nous avons dépassé la fréquentation d’avant Covid. Et ce n’est pas fini… L’année 2024 a bien commencé puisqu’entre le 1er janvier et le 31 mars, Dijon a accueilli plus de 40.000 touristes, soit 14 % de plus par rapport à l’année dernière sur la même période !
Y a-t-il un retour des clientèles européenne et américaine ?
Les étrangers représentent 19 % des demandes à l’accueil. Les visiteurs viennent principalement d’Allemagne, de Suisse, de Belgique, du Royaume-Uni et… des États-Unis. Nous constatons le retour de la clientèle américaine en long courrier. Le tourisme dijonnais connaît un excellent début d’année et de saison avec une explosion des demandes de visite en groupe.
Quels sont les atouts de notre ville, selon vous ?
L’ADN de notre destination, c’est le patrimoine et le tourisme œno-gastronomique. Mais ce qui fait la singularité de la capitale ducale, c’est sa diversité. Dijon, c’est aussi de la nature en ville et aux alentours. Nous sommes en train de travailler sur le tourisme d’itinérance, avec l’aménagement du parc Eiffel et du port du Canal, et en étroite collaboration avec Voies Navigables de France (VNF) sur tout le linéaire. Nous avons tout pour développer un tourisme authentique et bien accueillir les visiteurs.
La capacité hôtelière de la ville se renforce et se diversifie.
Cela colle tout à fait à l’ADN de la destination. Dijon est « ville de gastronomie et de vin » jusqu’aux
infrastructures et à la formation. On y mange bien et on y est bien accueilli. La capacité hôtelière nous permet également d’aller chercher des grands congrès pour le tourisme d’affaires. C’est tout un écosystème qui fonctionne !
L’offre culturelle de la capitale ducale participe-t-elle aussi à son attractivité ?
Nous avons de grands équipements culturels et notamment un opéra remarquable connu nationalement et internationalement pour la qualité de ses programmations et son acoustique. Le Musée des Beaux-Arts a connu une forte augmentation de sa fréquentation et des visiteurs viennent à Dijon rien que pour son centre d’art contemporain. Le Consortium est certes confidentiel, mais il est une véritable référence internationale en la matière. J’ai aussi souhaité ouvrir davantage la salle de la Chapelle des Élus pour accueillir des expositions dédiées à des artistes de la région. De temps à autre, une œuvre du Consortium y est exposée.
« Dijon, terrain de jeux », c’est le nouveau slogan de votre campagne estivale. Quel impact vont avoir les Jeux de Paris sur Dijon ?
Ville de passage pour les Jeux, Dijon a l’avantage de n’être qu’à 1 h 40 de Paris. En conséquence, nous avons travaillé pour proposer des séjours de détente. La cité des ducs sera une terre de Jeux amicale, familiale et reposante pour les touristes qui souhaiteront faire un break pendant la quinzaine. Dijon accueillera également le Tour de France, une première depuis 27 ans ! Nous imaginons déjà le passage de l’hélicoptère, les vues aériennes sur le patrimoine et les paysages, ainsi que les commentaires qui les accompagneront.
Qu’attendez-vous à l’avenir pour le tourisme à Dijon ?
Notre volonté est de poursuivre le développement harmonieux d’un tourisme durable. C’est autant une demande des habitants que des touristes qui viennent en vacances ici pour cette raison. Si on n’échappe pas à la saisonnalité l’été, l’objectif est également d’étendre le tourisme sur toute l’année. Une ville telle que Dijon en a le potentiel grâce à ses équipements qui permettent d’accueillir des manifestations culturelles, gastronomiques, sportives, ainsi que des congrès et des séminaires toute l’année. Notre ambition, c’est aussi de prolonger la durée de séjour, compte tenu de tout ce qu’il y a à faire dans la capitale ducale et ses alentours. Nous vivons dans l’une des régions de France ayant le plus grand nombre de sites classés ; toutes les activités
sont dans un rayon maximal d’1h30. On peut très bien dormir à Dijon, visiter la Saline d’Arc-et-Senans et revenir pour visiter quelques musées. C’est d’ailleurs ce que permet le « Dijon City Pass » : l’office de tourisme propose clef en main tout un programme pour découvrir le patrimoine bourguignon sur plus d’une trentaine de sites pendant 24, 48 ou 72 heures.
Texte : Pierre Bruynooghe / Photographie : Dijon Bourgogne Tourisme & Congrès