C’est la question qui a été posée à des élèves du collège et du lycée Carnot. Huit d’entre elles ont joué le jeu et ont tenté d’y répondre. Aujourd’hui, elles sont plongées dans leurs études. Mais demain, dans une quinzaine d’années… Quels sont leurs rêves ? Comment s’imaginent-elles à 30 ans et où ? Toujours à Dijon ? Ou à l’autre bout du monde ? Un voyage dans le futur qui en dit long sur les aspirations de ces jeunes filles et leur attachement à leur ville… Des adolescentes comme les autres. Florilège.
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Photos : Christophe Remondière
« Dijon sera toujours pour moi la ville de mon enfance puisque j’y suis née. Tous mes souvenirs sont ici, mais pour mes rêves c’est différent. Je pense qu’il est important de voir d’autres choses, c’est pour cela que je ne me vois pas vivre à Dijon toute ma vie. Ayant la possibilité de faire mes études dans ma ville actuelle, je vais donc y rester le temps de celles-ci, mais je souhaite par la suite avoir la possibilité de vivre ailleurs. En effet, pour moi quitter sa ville natale est aussi un moyen de marquer un certain passage dans la vie professionnelle et donc dans celle d’un adulte indépendant. Dijon restera donc la ville où j’ai grandi, c’est pour cela que, y retourner par la suite sera toujours source de souvenirs et donc d’un certain bonheur de retrouver les petits lieux qui ont marqué ma vie. Il est vrai que j’ai envie de découvrir de grandes villes, qui me permettront de découvrir de nombreuses nouvelles choses, mais Dijon restera celle de mes premières découvertes. »
« C’est une question plutôt difficile pour moi, car je n’ai que 14 ans et me projeter autant est assez dur. Mais ce que j’estimerais d’idéal serait d’habiter et travailler à Nice ou Montpellier. Pourquoi ces villes ? Tout simplement, car je veux aller là où il y a du soleil. Évidemment aussi par ce que ce sont de grandes villes comme Lyon ou Paris, que j’ai toujours idéalisées. Dijon sera toujours pour moi une ville où j’ai grandi, appris à compter, jouer, rire, etc. Mais surtout où j’ai mes plus grands souvenirs ! En fait je pense que cette ville ne restera qu’une ville de souvenirs et j’aimerais que cela le reste (et peut-être revenir pour ma retraite, les vacances, ou les week-ends).
Je pense aussi que c’est à 30 ans que l’on commence à « se poser », à avoir par exemple sa vie de famille, sa maison ou appartement.
DONC, je compte profiter de ma jeunesse en faisant par exemple des voyages et évidemment mon plus grand rêve : faire un saut en parachute ! Comme un rituel de passage à la vie d’adulte en somme ! »
« Bien que je me sois habituée au rythme calme de cette ville, mes perspectives d’études ne me permettent pas de rester à Dijon. J’aimerais faire une école d’ingénierie à Grenoble, où la plupart des habitants sont des étudiants, ou même à Lyon.
J’ai envie de découvrir de nouvelles métropoles que je n’ai jamais visitées. Voyager et découvrir la gastronomie de chaque pays, leurs monuments historiques, leurs grandes cathédrales fabuleuses et les multiples centres commerciaux.
Dijon est une ville où je retournerai sûrement quand je serai vieille, car j’y ai tellement de beaux souvenirs que je voudrai m’en rappeler en déambulant à nouveau dans les rues. Mais la vérité, c’est que quitter son pays d’origine est tellement difficile : je pense souvent à lui… Un jour j’y retournerai définitivement je reviendrai là où sont mes racines et ma fierté. Un jour, je retournerai au Maroc. »
« Après des études en région parisienne, serai-je de retour à Dijon ? La trentaine : je vois cette période comme celle à laquelle s’opère un virage dans notre vie. C’est l’âge où l’on cesse d’être un grand enfant, où on trouve un emploi et un compagnon avec qui on veut construire une famille. Trente ans, c’est la recherche d’une stabilité, professionnelle comme personnelle.
Où la trouver ? La réponse s’impose à moi : Dijon. Je serai de retour dans cette belle ville, car mon cœur s’y trouve, parce que j’y ai grandi ; mais aussi parce qu’il y fait bon-vivre du fait de sa taille, qui permet d’avoir tout à portée de main, de son parc de la Colombière et ses rosalies, de ses magasins, grandes chaînes comme petits antiquaires, du parcours de la chouette, de la bibliothèque des enfants, des pauses café place de la Lib’, des flâneurs des rues piétonnes, des boîtes à livres, des terrains de la fac et des ballades en vélo autour du lac Kir : pour la sérénité qu’on y trouve. Dijon est une ville très agréable et je me sens ici chez moi. »
« Je suis née à Dijon. Dijon aura été mon berceau, mon cocon, la ville où j’ai grandi, où j’ai créé mon identité. Si je ne veux pas vivre plus tard à Dijon, c’est parce que les études que je souhaiterais faire me poussent ailleurs.
La vie est faite d’opportunité, qui sait ? Je serai peut-être amenée à voyager à l’autre bout du monde, à vivre à Tokyo, Rio ou Vladivostok. Ou plus proche comme Bordeaux ou Lyon.
Même si je ne souhaite pas vivre à Dijon plus tard, elle restera pour moi ma ville natale et j’y retournerai avec nostalgie et plaisir.
En quittant Dijon, ce sera une page de ma vie tournée, ce sera de nouvelles découvertes, de nouvelles expériences. Un saut entre ma jeunesse et le monde adulte, qui s’ouvre à moi. Une façon de rompre avec mes parents. De m’émanciper et gagner en maturité. »
« À 30 ans, toujours sur Dijon ? Un sujet intéressant et plein de réponses.
En ce qui me concerne, j’ai énormément de projets pour mon futur, plusieurs idées s’ouvrent à moi, mais celle de rester sur Dijon n’en fait pas partie. Pour finir mes études, ma première destination serait Paris ; la capitale contient les plus grands contacts et écoles intéressants, m’habituer à la vie parisienne jusqu’à la fin de mes vraies études. Et en effet après mes diplômes, j’aimerais beaucoup voyager, partir à Londres pour y habiter quelques années et perfectionner mon anglais, partir aux États-Unis pour visiter la Californie (qui est de loin un des endroits que je voudrais le plus voir), aller travailler dans des pays asiatiques tels que Tokyo au Japon, mais surtout mon plus gros projet serait Séoul. Séoul m’intéresse pour sa culture, sa grandeur, son mode de vie, et l’ambiance régnante. J’aimerais partir et m’y installer une grande partie de ma vie, avoir un métier, visiter, fonder une famille dans un de ces grands quartiers.
Je reviendrai en France quand je serai plus vieille et que mes rêves seront réalisés, mais je ne me vois pas revenir à Dijon. La ville est pour moi trop petite et trop calme, on croise toujours les mêmes personnes, on va aux mêmes endroits.
J’irais plutôt à Lyon, avec ma future famille, inscrire mes enfants à l’école, finir ma vie là-bas. Comme une deuxième phase dans ma vie : après le plaisir, la vie rangée et sage, après l’égoïsme d’une vie de fête, je vivrai dans l’abnégation et l’amour des miens 😉
Oui, c’est comme ça que je vois ma vie plus tard. »
« À mes 30 ans, non, plus à Dijon, je l’espère. Bien que Dijon soit une ville saine, pas tant polluée comparée à d’autres villes et où j’aime la mentalité des habitants qui sont chaleureux, je ne désire pas y rester pendant ma vie active. En effet souhaitant pour l’instant travailler dans la finance, je suis plus attirée par une ville plus dynamique c’est-à-dire une ville où les offres de métier dans ce secteur sont plus larges. Mais aussi dans le sens d’une ville avec un plus large choix de magasin de vêtements et qui propose plus d’évènements culturels (concert, exposition, etc.). Certes Dijon a la Toison d’or pour le shopping, le Zénith pour l’aspect culturel, mais les boutiques les plus tendance à mon goût ne sont pas à Dijon, et les célébrités étrangères passent rarement dans la ville. Or dans la société de consommation et de loisirs dans laquelle nous vivons ce sont pour moi deux critères importants pour choisir mon lieu de vie active, mais Dijon ne satisfait pas ces critères, elle m’apparaît vite comme ville ringarde, calme, ancrée entre terres agricoles. En réalité Dijon n’est pas la ville paillette que je recherche. »
« Dix-sept ans est un âge primordial. C’est l’âge auquel on veut faire un nombre de choses aussi différentes que nombreuses. Un âge où le monde entier nous est accessible. L’âge du début de l’indépendance. Alors, c’est évident que lorsque l’on me demande si à trente ans je serai à Dijon, je réponds spontanément « non ». Le monde est trop intéressant pour se limiter à une ville, si agréable soit-elle. De toute façon, je ne peux pas me projeter à trente ans. C’est un âge qui me semble être à des années-lumière. Je veux bouger, changer de pays, de continents, vivre dans l’agitation, le bruit. Il y a une vie qui me sépare de mes trente ans.
Peut-être que, lorsque j’aurai fait cinq fois le tour du monde, je retournerai à Dijon, car c’est la ville idéale pour élever des enfants. Elle est animée, sans être bruyante, d’une taille qui permette de se sentir chez soi sans tourner en rond et d’un charme incomparable avec ses ruelles pavées. Au fond, qu’importera mon âge ou l’endroit où je vivrai, je le comparerai toujours à ma ville. Dijon fait partie de moi. Dijon fera partie de moi. »