Actrice, comédienne, rappeuse, passionnée de slam et de cinéma, Almaz Papatakis a répondu à l’invitation de Diversité FM. Née à Paris en 1991, elle a grandi dans un univers où l’art est un véritable mode de vie.
Femmes en Bourgogne. Comment tout a-t-il commencé ?
Almaz Papatakis. Depuis que je suis toute petite, ma famille me pousse à faire ce que j’aime et, grâce à elle, j’ai pu suivre ma voie tout en me construisant un regard critique. Je suis heureuse dans ce que je fais, j’ai vécu de superbes rencontres et j’évolue à mon rythme. À 29 ans, je suis déja fière de mon évolution.
Quel a été votre parcours ?
Je suis autodidacte, en musique et en théâtre. Je suis entrée au conservatoire du 7e arrondissement de Paris et j’y suis restée quatre ans. J’ai aussi participé à des castings pour Plus belle la vie ou La fille publique et j’ai écrit et mis en scène une pièce de théâtre qui a été jouée par mon amie Calypso Buijtenhuijs [ndlr : lire notre dernière édition]. J’ai eu l’opportunité de partici- per à différents projets, mais celui que j’ai le plus aimé reste un clip avec mon amie Anne Franchy.
Comment vous considérez-vous en tant qu’artiste ?
Je suis assez éclectique. Je m’investis dans tout ce que je fais, j’aime apprendre des autres et je me donne à fond. Lorsqu’on est artiste, il faut savoir rester soi- même et ne pas se travestir pour ressembler à tout le monde au risque de tomber dans une monotonie artistique.
Vous êtes rappeuse et auteure de vos chansons depuis maintenant trois ans…
Le rap est un moyen de me dévoiler et de mettre en avant mes idées. Les hommes se dévoilent peu, ils sont parfois vulgaires dans leurs propos, on ne ressent pas d’émotions. Avec mes deux EP [ndlr : Extended Play] Petit soldat et La Salope, j’ai voulu donner une autre image du rap féminin. Dans ce domaine, il faut mettre tout son cœur dans ses textes pour se faire entendre. C’est important de sortir de cette banalité parce qu’aujourd’hui la plupart des artistes se ressemblent et on perd en originalité.
Quelles sont vos inspirations musicales ?
J’ai été influencée par mon père. J’écoutais beaucoup de soul, de reggae ou de jazz et j’ai été entourée par des grands noms de la musique : Aretha Franklin, Rae Charles, Bill Withers ou Esther Philippe. Je suis fas- cinée par ce que la musique peut procurer chez une personne. J’aime aussi les Rita Mitsouko ou le groupe Vendredi sur Mer. Je ne suis pas forcément adepte du rap actuel français. En revanche, je suis attachée à celui des années 90 : IAM, NTM, Oxmo Pucino…, qui ont su imposer leur style.
Vous avez aussi une vie sur grand écran. Quels sont les artistes ou les films qui vous ont le plus inspirée ?
Je pourrais nommer Almodovar, Winterberg ou Sanderson, des réalisateurs talentueux que j’appré- cie beaucoup. En ce qui concerne les acteurs, je suis assez classique. J’aime beaucoup Scarlett Johansson, Joachim Phoenix, Juliette Binoche, Cécile de France ou encore Romain Duris.
Quels sont vos projets ?
J’ai un nouveau projet d’EP. Je pense à la forma- tion vidéo pour améliorer le montage de mes clips. J’aimerais aussi créer un documentaire autour d’in- terviews de femmes inspirantes. Et j’ai envie de gar- der une part de mystère pour ceux qui me suivent.