Attachée de presse indépendante après avoir dirigé la communication de Bourgogne Tourisme, Christine Muller-Wille sait convaincre les journalistes parisiens et étrangers que la Bourgogne, c’est quand même vachement chouette. Portrait.
Christine Muller-Wille sait être aussi essentielle que discrète. Attachée de presse indépendante, elle « vend » des sujets à des journalistes et aide les reporters à faire leur travail. Elle kiffe en particulier l’organisation de tournages d’émissions télé – Des Racines et des ailes, Échappées belles, Télématin… Son objectif : valoriser ses clients dans la presse, leur obtenir des « papiers », et quitte à faire de beaux papiers. Ses clients ? Un groupe hôtelier, un musée, un festival, une salle de spectacles, une société de bateaux de plaisance, une agence départementale de tourisme, un organisateur de vols en montgolfière… Le tourisme, la gastronomie, la culture, c’est son univers. Normal : Christine Muller-Wille a été, pendant 15 ans, responsable de la communication du comité régional de tourisme (CRT), l’entité chargée de promouvoir la destination Bourgogne dans le monde entier. Elle en a organisé, des accueils de journalistes ! Mais aussi des campagnes publicitaires – souvenez-vous notamment de celle qui avait fait le buzz en 2012 : « En Bourgogne, il n’y a pas de touriste ». Elle est souvent allée rencontrer les journalistes étrangers chez eux, dans le cadre de salons ou de workshops : États- Unis, Allemagne, Royaume-Uni, Scandinavie… Ça tombe bien, Christine Muller-Wille a la bougeotte. Née à Sens, cette femme pétillante de 48 ans a commencé ses études à Dijon, en fac d’éco. Dès la troisième année, elle file à Mayence, jusqu’à sa maîtrise. Elle rencontre un Suédois qui deviendra son mari, qu’elle va rejoindre à Tucson, en Arizona, d’où les deux tourtereaux entreprennent un tour des États-Unis – qui faillit bien s’arrêter dans la vallée de la Mort où leur voiture finit ensablée.
Puis direction la Suède : déjà bilingue français-allemand, Christine Muller- Wille se met à la langue locale, décroche un job comme interprète pour Ikea ou pour le consortium chargé de la construction du pont de l’Øresund inauguré en 2000 entre Malmö et Copenhague. Puis le couple s’installe en France. Christine Muller-Wille retrouve l’université de Bourgogne, où elle obtient le master en communication internationale (Masci). Elle est d’abord recrutée par un négociant-éleveur à Puligny-Montrachet puis intègre le CRT. Et en 2015, elle se lance comme indépendante. Avec succès car elle a tous les atouts en mains : un solide carnet d’adresses, une parfaite connaissance des méthodes de travail des journalistes et des contraintes des médias, et un caractère empreint d’empathie. « Têtue et opiniâtre », sautant d’un sujet à un autre en restant parfaitement à l’aise, réactive comme l’exigent les journalistes, Christine Muller-Wille est finalement devenue une véritable ambassadrice de la Bourgogne.