Régulatrice du réseau de transport en commun, gestionnaire de stocks, superviseure des équipes de stationnement ou encore responsable d’exploitation des parcs de vélos. Quatre femmes, quatre parcours, quatre métiers au sein de l’entreprise Keolis Dijon Mobilités, acteur, sous la marque Divia, de l’ensemble des mobilités sur le territoire de Dijon métropole.
C’est la tour de contrôle du réseau bus et tram. Une vaste salle lumineuse, un mur d’écrans qui donnent à voir les rames en circulation ou en station. Anne-Gaëlle Girard est régulatrice au PPC, le poste de pilotage centralisé de Divia, installé au cœur d’OnDijon, le centre nerveux de la ville intelligente. Son rôle ? S’assurer que le réseau fonctionne bien, du début de service vers 4 heures du matin jusqu’au retour du dernier tram, un peu avant 2 heures. Tout commence, alors que le jour n’est pas encore levé, par le contrôle de l’alimentation des lignes aériennes de contact et la supervision de la sortie des rames du dépôt. Ensuite il faut garder un œil vigilant sur le ballet des trams, et réagir avec autant de calme que de diligence en cas d’incident. « Nous avons un protocole à suivre, il faut envoyer un agent sur place, mettre en œuvre éventuellement les bus de substitution ou les déviations, explique Anne-Gaëlle Girard. Mais l’humain est notre priorité : nous devons nous assurer en premier lieu que notre conducteur et les passagers sont en sécurité. » Ce métier de régulatrice implique avant tout « de l’écoute, une capacité à bien gérer son stress, à faire face parfois à des situations tendues ». « À savoir gérer un rythme de vie où l’on travaille en 3 x 8, de jour comme de nuit. » Dans une équipe de 16 personnes où elles ne sont que deux femmes, Anne-Gaëlle Girard se sent bien et apprécie à la fois la dimension relationnelle de son travail et ces imprévus qui font que les journées se succèdent sans jamais se ressembler. Entrée chez Divia comme conductrice de bus en 2006, elle est entrée au PCC quatre ans plus tard. Le terrain, elle y retourne un jour par semaine, pour, au moindre incident, intervenir auprès des conducteurs, rassurer et soutenir ses collègues quand c’est nécessaire. L’humain, d’abord.
C’est Divia qui lui a offert son premier emploi. À 25 ans, Maurine Dhivers est gestionnaire de stocks. Ses études sont toutes récentes : apprentissage au centre logistique de Juvamine à Gevrey -Chambertin, pour décrocher son CAP, puis BTS logistique au sein du technicentre SNCF à Perrigny-lès-Dijon. Et en septembre 2018, elle intègre les équipes de Keolis Dijon Mobilités. « Mon métier consiste à gérer les pièces détachées indispensables au bon fonctionnement des ateliers de maintenance bus et tram. Nous sommes trois, chargés de passer et de réceptionner les commandes, de bien vérifier que toutes les pièces sont en stock. » Un rôle clé pour permettre que, chaque matin, la flotte de bus et de trams de Dijon métropole soit opérationnelle. « L’enjeu, c’est bien le service public. Faire en sorte que tout roule, que personne ne soit bloqué. » Un métier qui requiert rigueur et organisation, et un certain sens du contact aussi puisque Maurine est au quotidien en lien avec les équipes techniques
Échangez quelques minutes avec Marie Robert et vous aurez une tout autre vision du métier d’agent de contrôle du stationnement (ACS). À Dijon, ces ACS sont au nombre de dix-sept, chargés de vérifier que les automobilistes ont bien réglé leur stationnement dans les rues où il est payant. « Nous faisons chaque jour le tour des onze secteurs de la ville : six secteurs au centre-ville mais aussi Montchapet, Hyacinthe-Vincent, les allées du Parc, Tivoli et le secteur gare sud. » Marie Robert est superviseure de l’équipe d’ACS, auxquels s’ajoutent deux techniciens chargés de la maintenance des quelque 300 horodateurs de la ville. Une équipe constituée entre fin 2017 et début 2018, lorsque Dijon métropole a confié le contrôle du stationnement payant à Divia – pour être précis, elle est salariée de la société Effia, qui assure le service DiviaPark pour le compte de Keolis Dijon Mobilités. Le parcours de Marie est pour le moins insolite : pendant 15 ans, elle a tenu, avec son mari, un hôtel-restaurant à Dijon, à deux pas des Ateliers Divia – ça, c’est pour le clin d’oeil. Puis elle a été, pendant 15 autres années, vendeuse de vêtements professionnels dans une enseigne dijonnaise spécialisée. « Ce que je garde de ces expériences, c’est un goût pour le contact avec les gens, pour l’écoute et le dialogue, l’empathie aussi quand un agent s’est retrouvé dans une situation conflictuelle. » Des qualités indispensables pour manager son équipe. Et pour porter une certaine vision du métier d’ACS. « Nous ne sommes pas là que pour signifier des forfaits post-stationnement [ndlr : FPS, ce que l’on nomme à tort des PV pour stationnement impayé ou temps dépassé]. Notre rôle c’est aussi de renseigner les automobilistes, les passants, les touristes. De les aider à utiliser l’horodateur. De les guider dans la ville. Et parfois même de les aider à retrouver leur voiture ! »
À 32 ans, Marie Dullin a déjà enchaîné plusieurs expériences professionnelles. Avec un point commun : la qualité et l’innovation. Quand elle sort diplômée d’UniLaSalle, école d’ingénieurs en agroalimentaire de Rouen, elle s’est préparée, explique-t-elle, à « explorer un large éventail des possibles ». Une exploration qui la conduira d’abord dans la grande distribution : responsable qualité chez Auchan, au Havre, elle travaille sur le système qui permettra d’offrir aux associations les produits alimentaires invendus. Puis, de retour à Lyon, sa ville d’origine, elle devient responsable qualité au sein du fret SNCF. Direction ensuite Dijon, où elle intègre le siège de la fédération régionale des syndicats d’exploitations agricoles (FRSEA). Avant de décrocher son poste actuel : responsable d’exploitation de Cykleo, la société qui assure l’exploitation des services de location de vélos pour Keolis Dijon Mobilités. « Ma mission consiste à assurer l’exploitation des DiviaVélodi : lisser l’activité pour qu’il y ait toujours des vélos disponibles dans chaque station et s’assurer du bon état des quelque 400 vélos, de manière à susciter la confiance des utilisateurs, indispensable au succès de DiviaVélodi. Je chapeaute également l’activité de la flotte des 700 cycles DiviaVélo [ndlr : location longue durée], de la dizaine de DiviaVéloParks ainsi que de la fourrière automobile. » Les maîtres-mots de son poste : adaptabilité, persévérance et dynamisme.