Projet culturel, touristique, économique, urbain, intégrant espaces d’exposition, centres de formation, commerces, cinéma, hôtel, restaurants et bars, logements, bureaux d’entreprises… « La Cité constitue un nouveau quartier de ville, multifonctionnel, vivant et très bien situé », comme le souligne Dominique Buccellato, directrice du pôle culturel, arrivée en novembre sur le projet et qui fera l’objet d’une rencontre dans le prochain numéro. Les six femmes qui se sont prêtées au jeu du portrait témoignent précisément, par la diversité de leurs parcours et de leurs activités, de la richesse de ce lieu où la gourmandise règnera en maîtresse.
ALYSSA DELAINE
« UN PROJET ENTHOUSIASMANT »
Du haut de ses 28 ans, Alyssa Delaine a été l’une des chevilles ouvrières du plus important chantier mené cette année par Eiffage en régions, avec 1,5 million d’heures de travail (dont 25 000 en insertion). « Il a fallu déployer des techniques de construction innovantes, souligne la responsable de programme immobilier chez Eiffage Immobilier Est. Par exemple un système pour poser le cinéma sur la nappe phréatique ou des solutions techniques inédites pour créer des voiles en béton de 12 mètres sur les façades de ce cinéma. » Originaire de Dijon, diplômée en droit et formée à l’École supérieure des professionnels de l’immobilier, elle a vécu ces derniers mois avec enthousiasme : « C’était un projet complexe, avec une multitude d’acteurs, et un projet emblématique pour Dijon, dont il va contribuer au rayonnement et à l’attractivité ».
Un projet marqué aussi par une attention toute particulière portée à l’environnement, et cela correspond à ses convictions : « Nous avons opté pour des enrobés clairs, créé de nombreux espaces végétalisés, installé des dispositifs de récupération des eaux de pluie. Le chantier a été exemplaire pour le tri de ses déchets et le respect de la biodiversité du site. Nous avons récupéré 45 000 tonnes de matériaux issus des démolitions pour les terrassements, ce qui a évité 2 250 camions et le rejet de 142 tonnes de CO2 ». Une jeune femme dans un univers largement masculin, celui de la construction, voilà qui n’a jamais fait peur à Alyssa Delaine. « Il faut du tempérament et être une meneuse. Mais pour se faire respecter, il faut simplement être à l’écoute et juste. »
VALÉRIE SUTTER
UN CINÉMA DANS UN CADRE EXCEPTIONNEL
Retour à Dijon, la ville de toute son enfance, pour Valérie Sutter ! La nouvelle directrice des cinémas Pathé de la métropole – le Pathé Dijon de la Cité de la gastronomie et le Ciné Cap Vert de Quetigny, soit 21 salles au total – a d’ailleurs commencé dans le métier quand elle était étudiante à Dijon : pour gagner sa vie, elle était ouvreuse au Gaumont, l’actuel Olympia. Depuis, elle s’est forgé une solide expérience de direction dans plusieurs établissements du groupe : Toulon pendant six ans et, en région parisienne, Belle Épine, Boulogne-Billancourt, Levallois-Perret et Convention.
« Je suis fière de prendre la direction du nouveau cinéma de Dijon, situé dans un environnement très particulier, la Cité de la gastronomie, lieu de patrimoine avec un fort pouvoir d’attraction culturelle et commerciale. » Un cinéma dernier cri de neuf salles, doté de matériels de
projection laser et de 1 200 fauteuils tout spécialement conçus pour Dijon – la surprise restera totale jusqu’à l’ouverture –, pour lequel Valérie Sutter mijote évidemment un programme inaugural aux petits oignons. « Le cinéma jouera un rôle complémentaire de l’offre culturelle et commerciale liée à la gastronomie, explique Valérie Sutter. Nous serons ouverts tous les jours, toute l’année, favorisant ainsi l’appropriation de ce nouveau quartier par les Dijonnais. » L’architecte du groupe Pathé a conçu un lieu agréable, avec des espaces conviviaux pour se retrouver avant ou après la projection. Pas de comptoir gastronomique au nouveau Pathé Dijon mais un « Charlie’s Kitchen », un espace « dinner & movie » proposant une offre gourmande froide ou chaude. Bon film, et bon appétit !
DÉBORAH DUPONT
LA GOURMANDISE SE LIVRE
Une librairie entièrement consacrée à l’alimentation. Livres de recettes, romans et bandes dessinées mettant en scène la gastronomie – on pensera au Ventre de Paris (Zola), à Pourquoi j’ai mangé mon père (Lewis) ou encore au Festin de Babeth (Blixen) –, des ouvrages scientifiques… Bref, Déborah Dupont tient à Paris et bientôt à Dijon une mine d’or pour tous les apprentis cuisiniers, professionnels, chercheurs et autres gourmands. La Librairie gourmande ouvrira, au cœur de la Cité internationale de la gastronomie et du vin, sur 90 mètres carrés. « Ce sera une très jolie boutique, mais pas une librairie comme les autres, prévient la créatrice du lieu. Il y aura un beau meuble sur-mesure pour accueillir des dégustations et un podium central pour organiser des animations. Et une décoration originale, par exemple autour de meubles évoquant des casiers à vin (sauf que ce seront des casiers à livres). »
L’édition culinaire, après avoir vécu un boom au début des années 2010, connaît un regain d’intérêt depuis la crise Covid, « depuis que les gens ont à nouveau envie de cuisiner ». Résultat : la libraire effectue un véritable travail de sélection parmi les centaines d’ouvrages qui sortent chaque année. « On voit émerger des sujets nouveaux, par exemple autour de végétarisme ou d’une cuisine plus responsable utilisant les produits de saison ou proposant de cuisiner les restes de repas plutôt que de les jeter. »
GARANCE SCHELCHER
« UNE DESTINATION GASTRONOMIQUE NOUVELLE »
Deux restaurants et un bar à vins, et pas n’importe lesquels. La Cité internationale de la gastronomie et du vin accueille l’un des projets phares actuellement menés par Épicure. Cette société d’investissement familiale dont les équipes sont basées entre Paris et Lyon s’est fait une spécialité de la création de pôles d’excellence dans l’hôtellerie-restauration. C’est le cas à Sète, autour d’un restaurant étoilé, ce sera le cas prochainement à Lyon et à Toulouse. Mais c’est à Dijon, le 6 mai, qu’ouvriront ses trois prochaines nouvelles adresses : la Cave de la Cité, le plus grand lieu de dégustation de vins au verre au monde (excusez du peu) avec 3 500 références et 250 vins au verre, la Table des Climats, restaurant du chef triplement étoilé Éric Pras, et le Comptoir de la Cité, espace bistronomique idéalement situé au pied du canon de lumière.
« C’est un projet enthousiasmant et innovant consistant à créer une destination nouvelle combinant gastronomie, démocratisation, patrimoine, architecture et design », souligne Garance Schelcher, directrice générale d’Épicure Investissement depuis quatre ans après une expérience d’une dizaine d’années dans la communication, puis dans la direction d’un festival d’art contemporain et enfin dans le conseil stratégique.
BRIGITTE HOUDELINE
« DES ATELIERS IMMERSIFS POUR MIEUX CONNAÎTRE LES VINS DE BOURGOGNE »
Changement de braquet pour l’École des vins, filiale du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne. À Beaune, l’actuelle école déménagera l’an prochain dans la nouvelle Cité des vins et des Climats en cours de construction ; elle s’établira également dans les cités des vins prévues à Mâcon et à Chablis ; et entretemps, elle aura ouvert son antenne à la Cité internationale de la gastronomie et du vin de Dijon. Située dans le hall d’accueil, cette école aura pour vocation, précise sa directrice Brigitte Houdeline, « d’accueillir tous les publics, du néophyte à l’amateur éclairé, pour des ateliers immersifs d’une quarantaine de minutes, une formule innovante pour découvrir les vins de Bourgogne et appréhender les bases de la dégustation ». Quatre programmes différents seront proposés tous les jours, toute l’année, à raison de quatre séances par jour au moins, en français ou en anglais : l’initiation à la dégustation, l’effet millésime, les vins de terroir et les accords mets-vins.
À chaque fois, trois ou quatre dégustations. Le tout accessible via le billet d’entrée à la Cité et sur réservation. « Nous souhaitons développer, à Dijon, autour de cette antenne de l’École des vins, un véritable club d’amateurs avec des rendez-vous réguliers », explique Brigitte Houdeline qui, avant de prendre la direction de la structure en 2013, avait découvert l’univers du vin pendant ses études de langues en Australie avant de venir se spécialiser en commerce international du vin à AgroSup Dijon puis de travailler dans des domaines viticoles à Chablis et en Côte-d’Or et enfin dans l’œnotourisme au sein d’une agence réceptive.
ZOÉ BLUMENFELD-CHIODO
« UN LIEU DE PATRIMOINE CHARGÉ D’HISTOIRE
Une formation en histoire de l’art et muséologie à l’Ecole du Louvre, en ethnologie à Nanterre et un CAP en pâtisserie par passion personnelle… Le projet de la Cité internationale de la gastronomie et du vin ne pouvait que plaire à Zoé Blumenfeld-Chiodo, directrice de la valorisation du patrimoine à la ville de Dijon. « Au sein de la Cité, nous travaillons sur les expositions permanentes et temporaire présentant le repas gastronomique des Français, sur la restauration et la chapelle Sainte-Croix-de-Jérusalem et sur la création du centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine. » Ce CIAP, baptisé « 1204 » en référence à l’année de fondation de l’hôpital du Saint-Esprit qui deviendra bien plus tard l’hôpital général, accueillera, sur 550 m², le grand public et les scolaires pour une découverte de l’histoire patrimoniale de Dijon. « La présence du 1204 au sein de la Cité n’a rien d’un hasard : c’est un lieu de patrimoine chargé d’histoire où l’on peut raconter le lien fort entre la ville, son hôpital et la vigne ».
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