Elle a appris à aimer le rugby sur le tas. Entrée il y a sept ans au Stade Dijonnais en tant que commerciale, Mathilde Potet est aujourd’hui devenue sa directrice générale. Rencontre.
Petite, Mathilde Potet rêvait d’ailleurs, de voyages et de quitter son Dijon natal vers des horizons lointains. Une ambition qui l’amènera même à choisir un cursus “commerce et affaires internationales” à l’université de Bourgogne. Bien loin encore à cette époque de s’imaginer baigner dans l’univers sportif, la jeune femme admet tout de même graviter depuis toujours autour de ce qu’elle appelle “le fil conducteur de sa vie”. Plus attirée par le ballon rond au départ, elle commence même sa carrière dans le club de Newcastle United en tant qu’interprète pour les joueurs. “Une première expérience qui m’aura appris les codes du milieu.” Après une courte escale d’un an à Barcelone, retour à Dijon pour Mathilde. En novembre 2016, elle intègre le Stade Dijonnais en tant que commerciale et découvre un monde dont elle ignore encore tout. “J’avais vaguement quelques idées reçues sur le milieu, mais finalement, j’ai appris à découvrir un sport que j’adore. Je suis tout : du Top 14 à la Pro D2, et forcément nos divisions. Maintenant, je pars même en vacances dans le Sud-Ouest tant je suis fan de l’ambiance qui s’y dégage. C’est là où je me rends compte qu’il y a la famille du Stade, mais avant tout la famille du rugby.” Un an plus tard, la voilà propulsée à la tête du pôle communication et marketing du club. Tout était à faire. Il n’y avait qu’un nom et son histoire, il fallait le mettre en avant en s’ouvrant aux nouvelles plateformes digitales. D’autant plus que la période était importante pendant cette saison 2018-2019 avec le “projet Pro D2”. Club professionnel et effectif serré l’obligent alors à être multi-casquettes. Elle prend les sujets à bras-le-corps, surtout quand il s’agit de s’occuper des réseaux sociaux du Stade. “Je me souviens qu’on adoptait un ton drôle et décalé. Ça permettait de montrer que, malgré notre niveau, on pouvait aussi ne pas toujours se prendre au sérieux, et on pouvait se le permettre au vu de nos résultats“.
“Toute ma vie bat au rythme du Stade Dijonnais.” Mathilde Potet, directrice générale du Stade Dijonnais
Famille rouge et bleue
Sept ans plus tard, Mathilde n’en démord pas. “Toute ma vie, j’ai pensé que je vivrais à l’étranger. Finalement, un peu par hasard, me voilà toujours là.” Aucun regret pour autant. Elle admet bien volontiers avoir une chance incroyable en exerçant ce métier. Devenue directrice générale du club depuis 2022 – tout en étant depuis trois ans professeure de travaux dirigés à l’Université de Bourgogne en Master pour le cours de gestion de projets ainsi qu’enseignante d’anglais en BTS à Chalon Formation – elle veille au bon fonctionnement du stade Bourillot. Un rôle fondamental de “lien et de liant” entre l’association et la société anonyme sportive professionnelle (SASP), entre les joueurs et le conseil d’administration… “Si je suis encore là, c’est parce qu’on a vraiment l’impression d’entrer dans une famille. On est un peu pris dans les mailles du filet et quand on a la personnalité que j’ai – c’est-à-dire toujours s’impliquer à fond et donner sans compter –, le Stade devient un vrai sable mouvant. Il y a le côté rencontres, le côté humain, l’émotion que procure le sport… Toute ma vie bat au rythme du Stade Dijonnais !” Quand on la questionne sur son ambition pour le club et sur son ambition personnelle, la nouvelle directrice conclut en liant le tout. “Actuellement, le Stade n’est pas au niveau qu’il devrait être au vu de l’investissement de chacun. Il doit se reconstruire petit à petit. J’espère pouvoir apporter ma pierre à l’édifice. Avec la ville, il y a une relation donnant-donnant : d’un côté, ils attendent des résultats, d’un autre côté, sans eux, on ne peut rien faire. Nous avons besoin de nouvelles infrastructures pour continuer de se développer. Le projet Pro D2 est toujours d’actualité, même s’il a pris du retard. On mettra le temps qu’il faut, mais nous avons besoin de cet objectif pour retrouver la place que nous méritons.”