L’univers de la création, Amalia Perier, styliste de formation, est née dedans. Sa mère passe chez Adidas, Petit Bateau ou encore Lacoste avant de changer de voie. Son père l’initie à l’urbanisme tant et si bien qu’elle envisage un temps de devenir architecte. « Mais j’étais mauvaise en maths », sourit la jeune femme de 24 ans. Elle est encore hésitante sur son parcours quand elle entre au lycée, mais un concours de jeunes talents lui ouvre finalement les portes d’une école de mode privée. Deux ans plus tard, elle part huit mois en stage chez Sonia Rykiel avant de suivre une troisième année d’études à la chambre syndicale de la couture parisienne. Son parcours professionnel débute réellement dans le studio de style d’Isabelle Marant puis prend de l’ampleur chez Céline. « Dans cet univers, les équipes se renouvellent sans cesse. Entre les horaires et l’absence de liberté de création, cette expérience ne m’a pas correspondu. »
Modèles uniques
En 2019, Amalia Perier quitte Paris pour revenir à Dijon où elle veut développer quelque chose seule. Un week-end d’inspiration donne naissance à Marguerite et Jorge, en hommage à ses grands-parents. Le couple de souris, inspiré d’un dessin animé de son enfance, n’est pas le premier essai de la créatrice dans l’univers du jouet. « Chez Sonia Rykiel, j’avais imaginé les 27 poupées destinées aux vitrines du Printemps à Paris pour Noël. J’avais aussi été lauréate d’un concours avec une Barbie exposée six mois au musée des Arts déco de Paris. »
Attirée par le monde de l’enfance, la jeune femme crée des collections pour les poupées Marguerite et Jorge, selon les saisons et les occasions. À côté du couple, les doudous en souris plus petits, baptisés « Popelines », sont des modèles uniques. « Je travaille avec du tissu bio et naturel, je récupère des fins de série de grandes maisons destinées à être brûlées ou je m’approvisionne au plus près. » Seule des heures durant devant sa machine à coudre, Amalia Perier réalise ses créations de A à Z. Victime de son succès, tant sur son e-shop qu’en boutique chez Jeanine Shop, elle reconnaît avoir parfois du mal à concilier la conception et la dimension commerciale. Pourtant, Marguerite et Jorge, déjà disponibles à Dijon, à Paris et à Strasbourg, pointent le bout de leur nez à… New York. Malgré ce succès, la jeune femme reste modeste. « Je prône un retour à un mode de jeu sain et simple ».